Mai 68
Même si le mouvement de mai 68 est d'ampleur nationale, ce sont surtout les événements de Paris qui marquent les esprits. Manifestations, occupation de la Sorbonne et nuits d'émeutes continuent, aujourd'hui encore, d'alimenter le mythe de ce mois de printemps au cours duquel on a parfois entrevu la plage sous les pavés.
TOUS LES LIEUX
En jaune, les lieux les plus intéressants
1Sorbonne
15, rue de la Sorbonne - 75005 Paris
La Sorbonne, c'est le lieu emblématique des événements de mai 68.
C’est d'abord là que tout commence, le 3 mai, lorsque les forces de l'ordre évacuent brutalement 300 étudiants, rassemblés pour un meeting pacifique dans la cour de la Sorbonne. Rapidement, le Quartier Latin s'enflamme et les premiers pavés volent.
La Sorbonne est fermée par le Recteur.
Elle ne rouvre que le 12, sur ordre de Pompidou.
Aussitôt, des milliers d'étudiants affluent à la faculté "ouverte jour et nuit à tous les travailleurs". Elle est bientôt ouverte à la population pour discuter librement des problèmes généraux de la société. Son grand amphithéâtre est le lieu des assemblées générales.
Aujourd'hui, des visites de la Sorbonne sont possibles, sur réservations.
La Sorbonne, c'est le lieu emblématique des événements de mai 68.
C’est d'abord là que tout commence, le 3 mai, lorsque les forces de l'ordre évacuent brutalement 300 étudiants, rassemblés pour un meeting pacifique dans la cour de la Sorbonne. Rapidement, le Quartier Latin s'enflamme et les premiers pavés volent.
La Sorbonne est fermée par le Recteur.
Elle ne rouvre que le 12, sur ordre de Pompidou.
Aussitôt, des milliers d'étudiants affluent à la faculté "ouverte jour et nuit à tous les travailleurs". Elle est bientôt ouverte à la population pour discuter librement des problèmes généraux de la société. Son grand amphithéâtre est le lieu des assemblées générales.
Aujourd'hui, des visites de la Sorbonne sont possibles, sur réservations.
2Lycée Saint-Louis
44, boulevard Saint-Michel - 75006 Paris
Le 3 mai à 17h30, devant le lycée Saint-Louis, le premier pavé de mai 68 fuse. Il fracasse la vitre d'un car de CRS et fend le crâne du brigadier Christian Brunet qui s'écroule.
La réponse est immédiate. Les policiers chargent, repoussent les manifestants en matraquant tout sur leur passage.
Les rangs des contestataires grossissent.
Pour la première fois, des jeunes occupent le pavé parisien. L'explosion de violence stupéfie les policiers.
Le 3 mai à 17h30, devant le lycée Saint-Louis, le premier pavé de mai 68 fuse. Il fracasse la vitre d'un car de CRS et fend le crâne du brigadier Christian Brunet qui s'écroule.
La réponse est immédiate. Les policiers chargent, repoussent les manifestants en matraquant tout sur leur passage.
Les rangs des contestataires grossissent.
Pour la première fois, des jeunes occupent le pavé parisien. L'explosion de violence stupéfie les policiers.
3Rue Monsieur-le-Prince
28, rue Monsieur le Prince - 75006 Paris
Au 28, rue Monsieur-le-Prince se trouve le local du SNEsup, le Syndicat de l'enseignement supérieur, où siègera pendant plusieurs semaines l'état-major de la révolte. Son secrétaire général est Alain Geismar.
Dès le vendredi 3 mai, les chefs de file des principaux groupuscules s'y réunissent : en particulier Jacques Sauvageot de l’UNEF, Daniel Cohn-Bendit pour le Mouvement du 22-Mars et Alain Geismar, qui vient de lancer un ordre de grève générale dans toutes les universités.
Au 28, rue Monsieur-le-Prince se trouve le local du SNEsup, le Syndicat de l'enseignement supérieur, où siègera pendant plusieurs semaines l'état-major de la révolte. Son secrétaire général est Alain Geismar.
Dès le vendredi 3 mai, les chefs de file des principaux groupuscules s'y réunissent : en particulier Jacques Sauvageot de l’UNEF, Daniel Cohn-Bendit pour le Mouvement du 22-Mars et Alain Geismar, qui vient de lancer un ordre de grève générale dans toutes les universités.
4Rue Gay Lussac
Rue Gay-Lussac - 75005 Paris
La révolte des étudiants atteint son point culminant dans la nuit du 10 au 11 mai, au cours de laquelle étudiants et CRS s'affrontent dans de véritables combats de rues : voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées, centaines de blessés. La rue Gay-Lussac est le théâtre de combats acharnés. Les blessés sont nombreux de part et d'autre. Certains trouvent refuge à Normale-sup mais aussi à l’Ecole nationale supérieure de chimie et à l’Institut Curie.
De là, aller voir les autres rues du quartier latin où des affrontements ont eu lieu : rue Le Goff (N°5), impasse Royer-Collard (N°6), rue Blainville (N°7), et rue de l'Abbé de l'Epée (N°8).
La révolte des étudiants atteint son point culminant dans la nuit du 10 au 11 mai, au cours de laquelle étudiants et CRS s'affrontent dans de véritables combats de rues : voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées, centaines de blessés. La rue Gay-Lussac est le théâtre de combats acharnés. Les blessés sont nombreux de part et d'autre. Certains trouvent refuge à Normale-sup mais aussi à l’Ecole nationale supérieure de chimie et à l’Institut Curie.
De là, aller voir les autres rues du quartier latin où des affrontements ont eu lieu : rue Le Goff (N°5), impasse Royer-Collard (N°6), rue Blainville (N°7), et rue de l'Abbé de l'Epée (N°8).
5Rue Le Goff
2, rue le Goff - 75005 Paris
C'est dans la rue Le Goff qu'est dressée la première barricade de mai 68 le soir du 10 mai, à 21h 15.
Une première barricade composée de véhicules, de panneaux de signalisation, de grilles d'arbres et de pavés. Bientôt suivie par d'autres du même type, dans plusieurs rues du quartier : rue Royer-Collard, rue Saint-Jacques, rue de l'Estrapade, rue Claude Bernard, rue Gay-Lussac, et un peu plus loin, rue des Fossés-Saint-Jacques et rue des Irlandais.
C'est dans la rue Le Goff qu'est dressée la première barricade de mai 68 le soir du 10 mai, à 21h 15.
Une première barricade composée de véhicules, de panneaux de signalisation, de grilles d'arbres et de pavés. Bientôt suivie par d'autres du même type, dans plusieurs rues du quartier : rue Royer-Collard, rue Saint-Jacques, rue de l'Estrapade, rue Claude Bernard, rue Gay-Lussac, et un peu plus loin, rue des Fossés-Saint-Jacques et rue des Irlandais.
6Impasse Royer-Collard
Impasse Royer-Collard - 75005 Paris
Le 10 mai, une barricade est érigée à l’entrée de l’impasse Royer-Collard. Montée par la Jeunesse Communiste Révolutionnaire, les manifestants doivent l’abandonner rapidement lors de l’intervention des CRS ... puisqu'aucune issue n’est possible à l’arrière.
Le 10 mai, une barricade est érigée à l’entrée de l’impasse Royer-Collard. Montée par la Jeunesse Communiste Révolutionnaire, les manifestants doivent l’abandonner rapidement lors de l’intervention des CRS ... puisqu'aucune issue n’est possible à l’arrière.
9Centre d’identification de Beaujon
208, rue du Faubourg Saint-Honoré - 75008 Paris
Le Centre d’identification de Beaujon !!
Cet ancien hôpital transformé en local de police est l'un des principaux lieux où sont conduits, et parfois maltraités, les manifestants arrêtés. Les conditions de détention à Beaujon sont vite connues et l’on peut dire qu’elles ne sont pas bonnes. Il y a des récits de très mauvais traitements.
Le Centre d’identification de Beaujon !!
Cet ancien hôpital transformé en local de police est l'un des principaux lieux où sont conduits, et parfois maltraités, les manifestants arrêtés. Les conditions de détention à Beaujon sont vite connues et l’on peut dire qu’elles ne sont pas bonnes. Il y a des récits de très mauvais traitements.
11Place Edmond Rostand
Place Edmond Rostand - 75006 Paris
C’est place Edmond Rostand, lors de la grande manifestation du 13 mai contre de Gaulle, que le reporter Jean-Pierre Rey shoote "La Marianne de Mai 68", cliché culte qui met en scène une jeune femme brandissant le drapeau du Front national de libération du Sud Viêt Nam. Cette Marianne sera publiée dans le magazine Life du 24 mai 1968, preuve de son retentissement par-delà les barricades. Elle est comparée au tableau de Delacroix, "La Liberté guidant le Peuple".
La jeune fille, Caroline de Bendern, intentera trois procès au photographe pour atteinte au droit à l'image en 1978, 1988 et 1998. Elle perdra à chaque fois, la loi française considérant que l'image, prise dans un lieu public, illustre un fait historique.
C’est place Edmond Rostand, lors de la grande manifestation du 13 mai contre de Gaulle, que le reporter Jean-Pierre Rey shoote "La Marianne de Mai 68", cliché culte qui met en scène une jeune femme brandissant le drapeau du Front national de libération du Sud Viêt Nam. Cette Marianne sera publiée dans le magazine Life du 24 mai 1968, preuve de son retentissement par-delà les barricades. Elle est comparée au tableau de Delacroix, "La Liberté guidant le Peuple".
La jeune fille, Caroline de Bendern, intentera trois procès au photographe pour atteinte au droit à l'image en 1978, 1988 et 1998. Elle perdra à chaque fois, la loi française considérant que l'image, prise dans un lieu public, illustre un fait historique.
12L'Odéon
Place de l'Odéon - 75006 Paris
Le 15 mai, un millier d’étudiants en colère investit le théâtre rouge et or de l’Odéon, alors dirigé par Jean-Louis Barrault, qui perdra sa place suite à cette invasion inattendue.
Le lieu devient rapidement l’agora des révoltés de l’action culturelle. Un espace de débats politiques où le milieu ouvrier se mêle à la jeunesse militante.
L'Odéon devient une des citadelles du mouvement, où se réunissent en permanence des militants révolutionnaires, qui dorment et vivent sur place.
Le 15 mai, un millier d’étudiants en colère investit le théâtre rouge et or de l’Odéon, alors dirigé par Jean-Louis Barrault, qui perdra sa place suite à cette invasion inattendue.
Le lieu devient rapidement l’agora des révoltés de l’action culturelle. Un espace de débats politiques où le milieu ouvrier se mêle à la jeunesse militante.
L'Odéon devient une des citadelles du mouvement, où se réunissent en permanence des militants révolutionnaires, qui dorment et vivent sur place.
13Hôtel Plaza Athénée
25, avenue Montaigne - 75008 Paris
Personne n'échappe à la contestation et à l'esprit de liberté. Au Plaza Athénée, Paul Bougenaux, alors chef concierge, imagine un "comité de salut public", prend possession des lieux au nom du personnel, se fait "élire" directeur et accorde à chacun une participation dans l'actionnariat. Il sera par la suite confirmé par le propriétaire.
Personne n'échappe à la contestation et à l'esprit de liberté. Au Plaza Athénée, Paul Bougenaux, alors chef concierge, imagine un "comité de salut public", prend possession des lieux au nom du personnel, se fait "élire" directeur et accorde à chacun une participation dans l'actionnariat. Il sera par la suite confirmé par le propriétaire.
15Place de la Bourse
Place de la Bourse - 75002 Paris
Le 22 mai, Daniel Cohn-Bendit est interdit de séjour en France.
Le 24, de nouvelles émeutes surviennent à Paris. Elles sont d'une immense violence. La Bourse est le théâtre d'un début d'incendie. On apprendra plus tard que c'est l’Hôtel de Ville qui était visé, mais que la police - informée à temps - put l'empêcher. Durant les assauts, un jeune homme de 26 ans - Philippe Mathérion - est tué par une grenade sur la barricade de la rue des Ecoles.
Le 22 mai, Daniel Cohn-Bendit est interdit de séjour en France.
Le 24, de nouvelles émeutes surviennent à Paris. Elles sont d'une immense violence. La Bourse est le théâtre d'un début d'incendie. On apprendra plus tard que c'est l’Hôtel de Ville qui était visé, mais que la police - informée à temps - put l'empêcher. Durant les assauts, un jeune homme de 26 ans - Philippe Mathérion - est tué par une grenade sur la barricade de la rue des Ecoles.
16Rue de Grenelle
127, rue de Grenelle - 75007 Paris
Depuis le 18 mai, le pays est paralysé par une grève générale, et le Premier ministre Georges Pompidou veut en sortir.
Des négociations ont lieu au ministère du Travail, situé rue de Grenelle. Elles débutent le 25 mai et aboutissent le 27 à la signature de Accords de Grenelle qui prévoient plusieurs mesures à caractère social comme la hausse des salaires et du Smic, et la réduction du temps de travail.
Ils constituent une avancée sociale majeure.
On ne peut pas marcher sur les traces de mai 68 sans aller voir où ont été signés ces Accords.
L'esplanade des Invalides, juste à côté, peut être le lieu d'une petite promenade.
Depuis le 18 mai, le pays est paralysé par une grève générale, et le Premier ministre Georges Pompidou veut en sortir.
Des négociations ont lieu au ministère du Travail, situé rue de Grenelle. Elles débutent le 25 mai et aboutissent le 27 à la signature de Accords de Grenelle qui prévoient plusieurs mesures à caractère social comme la hausse des salaires et du Smic, et la réduction du temps de travail.
Ils constituent une avancée sociale majeure.
On ne peut pas marcher sur les traces de mai 68 sans aller voir où ont été signés ces Accords.
L'esplanade des Invalides, juste à côté, peut être le lieu d'une petite promenade.
17Charléty
99, boulevard Kellermann - 75013 Paris
Le 27 mai, la gauche non-communiste organise un grand meeting au stade Charlety en présence de Pierre Mendès-France et de Michel Rocard. Un grand nombre d'orateurs prend la parole. La France est alors paralysée par 10 millions de grévistes.
Le stade de l'époque a été détruit en 1989. Reconstruit en 1994. Mais le lieu reste fortement lié à mai 68.
Sur place, on trouve aussi le siège du Comité national olympique et sportif français, dans un superbe bâtiment en forme de proue de navire.
On l'appelle la Maison du sport
Le 27 mai, la gauche non-communiste organise un grand meeting au stade Charlety en présence de Pierre Mendès-France et de Michel Rocard. Un grand nombre d'orateurs prend la parole. La France est alors paralysée par 10 millions de grévistes.
Le stade de l'époque a été détruit en 1989. Reconstruit en 1994. Mais le lieu reste fortement lié à mai 68.
Sur place, on trouve aussi le siège du Comité national olympique et sportif français, dans un superbe bâtiment en forme de proue de navire.
On l'appelle la Maison du sport
18L'Elysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré - 75008 Paris
Le 29 mai, le général de Gaulle disparait subitement et se rend à Baden-Baden, en n'en parlant qu'à Pompidou.
Il veut s'assurer du soutien du général Massu, qui y dirige le commandement en chef des Forces françaises en Allemagne.
Il laisse vide l'Elysée pendant plusieurs heures, laissant imaginer à certains qu'il ne reviendra pas.
Cet épisode creusera le fossé entre De Gaulle et Pompidou qui regrettera de ne pas avoir été prévenu.
Le 29 mai, le général de Gaulle disparait subitement et se rend à Baden-Baden, en n'en parlant qu'à Pompidou.
Il veut s'assurer du soutien du général Massu, qui y dirige le commandement en chef des Forces françaises en Allemagne.
Il laisse vide l'Elysée pendant plusieurs heures, laissant imaginer à certains qu'il ne reviendra pas.
Cet épisode creusera le fossé entre De Gaulle et Pompidou qui regrettera de ne pas avoir été prévenu.
19Champs Elysées
Rond-point des Champs-Élysées - 75008 Paris
Le 30 mai, de retour de Baden Baden, De Gaulle annonce ses décisions à la radio à 16h30 et affirme sa légitimité.
A 18h, une foule immense déferle sur les Champs Elysées, presque silencieuse. Les manifestants défilent avec des drapeaux et banderoles tricolores, faisant de cette manifestation une réplique de la droite au grand défilé de la gauche du 13 mai.
Les organisateurs annoncent un million de manifestants, la Préfecture en recense trois à quatre cents mille.
Cette mobilisation gaulliste marque la fin des évènements de mai 68.
Le 30 mai, de retour de Baden Baden, De Gaulle annonce ses décisions à la radio à 16h30 et affirme sa légitimité.
A 18h, une foule immense déferle sur les Champs Elysées, presque silencieuse. Les manifestants défilent avec des drapeaux et banderoles tricolores, faisant de cette manifestation une réplique de la droite au grand défilé de la gauche du 13 mai.
Les organisateurs annoncent un million de manifestants, la Préfecture en recense trois à quatre cents mille.
Cette mobilisation gaulliste marque la fin des évènements de mai 68.
20Cimetière des Batignolles
8, rue Saint-Just - 75017 Paris
Dans le sillage des événements de Mai 68, début juin, les affrontements violents entre étudiants et forces de l'ordre se déplacent du quartier latin vers les grandes concentrations ouvrières. Le 10 juin, Gilles Tautin (17 ans) se noie dans la Seine en tentant d'échapper à une charge de gendarmes mobiles, aux abords de l'usine Renault de Flins.
Il est inhumé le 15 au cimetière des Batignolles, dans la 29e division, au milieu de l'avenue du Sud.
Gilles Tautin peut être considéré, lui aussi, comme une victime de Mai 68.
Dans le sillage des événements de Mai 68, début juin, les affrontements violents entre étudiants et forces de l'ordre se déplacent du quartier latin vers les grandes concentrations ouvrières. Le 10 juin, Gilles Tautin (17 ans) se noie dans la Seine en tentant d'échapper à une charge de gendarmes mobiles, aux abords de l'usine Renault de Flins.
Il est inhumé le 15 au cimetière des Batignolles, dans la 29e division, au milieu de l'avenue du Sud.
Gilles Tautin peut être considéré, lui aussi, comme une victime de Mai 68.